Jean-Claude Guillebaud
Né à Alger en 1944, journaliste et essayiste.
Fils d’officier général, issu d’une famille de minotiers exploitant un moulin sur le Bandiat à Pranzac, Jean-Claude Guillebaud, après le lycée d’Angoulême, fait des études de droit privé à Bordeaux et devient journaliste. Grand reporter à Sud-Ouest en 1965, il entre ensuite en 1972 au Monde, puis au Nouvel Observateur en 1989.
Son professionnalisme est rapidement reconnu et récompensé : il obtient le prix Albert Londres en 1972.
Président de Reporter sans frontières, "arpenteur de terres et sondeur d’âmes", il fait de la question de l’autocritique des médias son cheval de bataille. Au fil de ses découvertes, il se fait peu à peu écrivain, essayiste puis fonde les éditions Arléa avec sa femme Catherine en 1986.
On peut citer parmi ses très nombreux récits et analyses :
Les confettis de l’Empire (1976)
Un voyage en Océanie (1980)
La colline des anges : retour au Vietnam avec Raymond Depardon (Seuil, 1993)
Sur la route des croisades (1993)
La porte des larmes : retour vers l’Abyssinie (1996)
Le thème de la religion s’impose peu à peu comme une question fondamentale dans son œuvre. Ainsi, avec La Force de conviction, paru en 2005, l’auteur s’interroge sur la possibilité d’un juste milieu entre les dogmatismes religieux et laïques, et propose une réflexion d’ordre plus intime avec Comment je suis devenu chrétien, paru au Seuil en 2007.
Jean-Claude Guillebaud tente de décrire un monde contemporain dépassé par ses contradictions à travers des œuvres comme La Trahison des lumières (1995), La Tyrannie du plaisir (1998), La Refondation du monde (Seuil,1999) ou le Principe d’humanité (Seuil,2001).
Dans ses récents ouvrages : La vie vivante (Les Arènes, 2011), Le goût de l’avenir (Seuil, 2011), Une autre vie est possible (L’Iconoclaste, 2012), Jean-Claude Guillebaud refuse le pessimisme contemporain, qu’il assimile à une lâcheté. Il est possible de "réparer le monde", juge-t-il, "alors agissons !"
Domicilié sur la commune de Bunzac, en son château des Deffends, ancienne résidence des évêques d’Angoulême, Jean-Claude Guillebaud a exprimé dans L’accent du pays (Seuil, 1990) son attachement à la terre de ses origines : "Nos étés seraient-ils très ordinaires, conformes à tous les autres, peu propices en somme à distinguer ce petit pays où j’ai mes pénates ? À chaque retour, c’est pourtant l’été retrouvé ici qui me bouleverse le plus. Et comme la mémoire est menteuse, qu’elle trie les souvenirs à notre insu, je me revois toujours en été remonter vers Les Deffends, l’allée que bordent des acacias et des tilleuls en vis-à-vis. Les prairies sont sèches, les tilleuls sentent le miel, une fine poussière craque un peu sous la dent... Et, chaque fois, j’ouvre la porte avec un bonheur délicieusement énervé. Voilà, je suis chez moi, valait-il vraiment de partir ?" En 2014, il est revenu sur ses souvenirs, son parcours professionnel, sa vision du monde dans Je n’ai plus peur (éd. L’Iconoclaste).
En 1984, il est élu membre titulaire de l’Académie d’Angoumois au fauteuil n° 12 précédemment occupé par Liliane Gaschet.